Mais celle de Laure Delvolvé, découverte plus tardivement, est une merveille de graphisme avec ses tracés tourmentés, où le mouvement s'imprime des maquis aux buissières et jusque dans les ciels étoilés.
Quant à la version d'Albert Chazelle, au trait splendide et chaleureux, elle aurait sans doute mérité un meilleur support que celui de la Bibliothèque Rose, il n'empêche que grâce à cette collection, beaucoup d'enfants ont pu s'adonner au plaisir de la lecture et découvrir ainsi les coulisses d'un système scolaire parfois bien austère plus souvent qu'à son tour.
«Ah ! Gringoire, qu'elle était jolie la petite chèvre de M. Seguin ! Qu'elle était jolie avec ses yeux doux, sa barbiche de sous-officier, ses sabots noirs et luisants, ses cornes zébrées et ses longs poils blancs qui lui faisaient une houppelande !... Un amour de petite chèvre...»

© Editions du Père Castor, 1946.

© Editions de l'Amitié - Rageot, 1953.

© Editions Hachette, Bibliothèque Rose, 1ère édition en 1963.
cornes entrèrent en danse.

de bon coeur ! Plus de dix fois, je ne mens
pas, Gringoire, elle força le loup à reculer
pour reprendre haleine.
Pendant ces trêves
d'une minute, la gourmande cueillait en hâte
encore un brin de sa chère herbe ; puis elle
retournait au combat, la bouche pleine...
Cela
dura toute la nuit. De temps en temps la
chèvre de M. Seguin regardait les étoiles
danser dans le ciel clair et elle se disait :
– Oh ! pourvu que je tienne jusqu'à l'aube...
L'une après l'autre, les étoiles s'éteignirent.
Blanquette redoubla de coups de cornes, le
loup de coups de dents...
Une lueur pâle parut dans l'horizon... Le
chant du coq enroué monta d'une métairie.
– Enfin ! dit la pauvre bête, qui n'attendait
plus que le jour pour mourir ; et elle
s'allongea par terre dans sa belle fourrure
blanche toute tachée de sang...

© Editions du Père Castor
Le prix de la liberté...