mercredi 3 août 2011

Voyage estival entre terre et mer


Au milieu des turpitudes météorologiques d'un mois de juillet plutôt morose, la baie de l'Authie noyée dans les plantes halophiles,

Cliquer pour agrandir dans une nouvelle fenêtrespartines et salicornes, arroches pourpières, lilas de mer, puccinelles et oreilles de cochon...

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(cliquer sur les photos pour une meilleure lisibilité)

Beaucoup plus bas et amorçant la Normandie, tel un écran démesuré, réfléchissant à la perfection la lumière de l'occident, la falaise d'Ault vue depuis le Bois de Cise.

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Après la Côte d'Opale et son temps souvent gris uniforme et plus que mouillé, après avoir vainement couru après les merveilleux nuages admirés naguère, c'est finalement de retour dans l'est que l'on aura la chance d'un ciel comme celui-ci...

Cliquer pour agrandir dans une nouvelle fenêtreUn ciel comme une forêt, sombre et ouvert sur la lumière...

vendredi 1 juillet 2011

Une vie de chien


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« Jacques demanda à son maître s’il n’avait pas remarqué que, quelle que fût la misère des petites gens, n’ayant pas de pain pour eux, ils avaient tous des chiens ; s’il n’avait pas remarqué que ces chiens, étant tous instruits à faire des tours, à marcher à deux pattes, à danser, à rapporter, à sauter pour le roi, pour la reine, à faire le mort, cette éducation les avait rendus les plus malheureuses bêtes du monde. D’où il conclut que tout homme voulait commander à un autre ; et que l’animal se trouvant dans la société immédiatement au-dessous de la classe des derniers citoyens commandés par toutes les autres classes, ils prenaient un animal pour commander aussi à quelqu’un. Eh bien ! dit Jacques, chacun a son chien. Le ministre est le chien du roi, le premier commis est le chien du ministre, la femme est le chien du mari, ou le mari le chien de la femme ; Favori est le chien de celle-ci, et Thibaud est le chien de l’homme du coin. Lorsque mon maître me fait parler quand je voudrais me taire, ce qui, à la vérité, m’arrive rarement, continua Jacques ; lorsqu’il me fait taire lorsque je voudrais parler, ce qui est très difficile ; lorsqu’il me demande l’histoire de mes amours et qu’il l’interrompt : que suis-je autre chose que son chien ? les hommes faibles sont les chiens des hommes fermes. »
DIDEROT, Jacques le Fataliste et son maître.

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Chiens de petite taille à vendre... la portée fut nombreuse.
Lainage pour les fraîches soirées d'hiver mais pouvant facilement s'adapter à toutes les saisons, incrustations en peaux d'emprunt et ligatures bariolées, le tout généreusement molletoné et doublé de cotonnade -assortie ou pas-, avec petite poche interne pour les maniaques du rangement.
Onze centimètres par quinze, pas plus.
Les amateurs sont invités à se manifester auprès de l'Animalière de Service qui tient sa permanence dans la colonne de droite, dans la rubrique "signaux de fumée".

mardi 28 juin 2011

Montre-toi !


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TEMPS, subst. masc. :
Milieu indéfini et homogène dans lequel se situent les êtres et les choses et qui est caractérisé par sa double nature, à la fois continuité et succession.
Absol. Durée indéterminée et continue. Le temps passe et court. C'est une ruine magnifique et qui bravera le temps et les hommes pendant bien des siècles encore (Georges Sand, Histoire de ma vie - 1855)
Montres perpétuelles à porter en sautoir, ne nécessitant aucun réglage, donnant l'heure dans le monde, la date et les phases de la lune. D'aucuns prétendent qu'elles donnent aussi la météo marine, mais les études scientifiques récentes ne l'ont pas encore démontré avec certitude.
Avec elles le rêve est permis, les rendez-vous manqués ne sont plus qu'un lointain souvenir et le stress quotidien se transforme en partie de plaisir.
D'après une rumeur non vérifiée, elles auraient également la faculté d'empêcher de vieillir...
Sans garantie.

Issues de la collection "De la Course des Nuages", chacune est une pièce unique, en lin ou coton, parfois les deux. Brodées à l'aiguille au point de feston -appelé également point de boutonnière-, certaines sont dorées à la cire, d'autres sont brodées de minuscules perles authentiques en verre ciré, ou métalliques façon bronze vieilli, toutes sont munies d'un fermoir assorti.

Chacune d'entre elles dort au fond d'une petite boîte en fer blanc, patiemment décorée façon enthomologiste (impression sur papier de soie -ça va de soi- et marouflage), et ne demande qu'à être adoptée en échange d'une contribution de 38 euros tout ronds.
(Les frais d'expédition sont à convenir)


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Elles sont numérotées pour faciliter le dialogue.
Il suffit d'envoyer un message en cliquant sur les signaux de fumées dans la colonne de droite, ou -encore plus simple- en cliquant ici...

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lundi 27 juin 2011

L'art des trous



"Dans mon imagination, le créateur de l'univers faisait de la dentelle quelque part tout au bout du ciel. Avec un fil si fin qu'il laissait passer la lumière. Le dessin n'existait que dans la tête de son créateur, personne ne pouvait s'en emparer, ni prévoir le motif qui allait suivre. L'aiguille se déplaçait sans arrêt. La dentelle se poursuivait à l'infini, faisait des vagues, ondulait au vent. On ne pouvait s'empêcher de vouloir la prendre pour l'exposer à la lumière. En extase, au bord des larmes, on la caressait de la joue. Et l'on souhaitait pouvoir représenter avec ses propres mots les motifs ajoutés. Un minuscule fragment suffirait, si l'on pouvait le faire sien et le rapporter sur la terre."
Yōko Ogawa, La formule préférée du professeur (Hakase no aishi ta sūshik 2003, Prix Yomiuri 2004 - Actes Sud 2005)


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mercredi 27 avril 2011

Le sens du toucher


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Si vous voulez vraiment toucher quelqu'un...
envoyez-lui une lettre.

Publicité pour la poste australienne 2007.
Agence : M&C Saatchi, Melbourne, Australie.

If you really want to touch someone, send them a letter.”

Une publicité magnifique pour une cause en voie de perdition.

Au train où vont les choses, que deviendront les mythiques boites à chaussures où s'entassaient souvenirs de collège, cartes postales de vacances et autres lettres d'amour ? Condamnées à devenir de simples dossiers dans la boîte à pelle-mails, sobrement intitulés professionnel, famille, ou encore Théophile ou Mathilda ? L’absence de courrier papier rend assurément une boîte aux lettres moins attractive, désormais ne s'y entassent que factures, dépliants publicitaires et promesses de maraboutage.

Plaisir d’ouvrir et plaisir de recevoir, le courrier n’arrivait qu’une fois par jour et si la déception était au rendez-vous, le répit durait tout au moins jusqu'au lendemain et permettait de passer à autre chose dans l'entre-deux...
Fichue messagerie électronique qui vous tient à sa merci en s'octroyant le pouvoir de se remplir à toute heure du jour et de la nuit.

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mercredi 20 avril 2011

Walter Potter


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Détail d'une scène où l'on voit 48 petits lapins
occupés à écrire sur de minuscules ardoises.

Dans l'Angleterre victorienne, Walter Potter était un de ces taxidermistes dont les britaniques étaient friands. Particulièrement réputé pour ses dioramas anthropomorphes, il s'appliquait à y mettre en scène des animaux naturalisés, dans des situations singulièrement évocatrices.

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Véritables petits théâtres de la vie quotidienne, évoquant immanquablement les « Scènes de la vie privée et publique des animaux » publiées entre 1840 et 1842 et illustrées par Grandville, ils étaient exposés dans son musée de Bramber dans le Susssex (« Mr Potter's Museum of Curiosities ») et constituaient un des exemples les plus fameux et les plus populaires de ces « Fantaisies victoriennes » qui exaltèrent l'imagination anglo-saxonne entre 1832 et 1903.
On ne manquait pas d'organiser des voyages depuis Brighton, dans l'unique but de visiter la fabuleuse collection de Mr Potter.

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Le succès de ces parades miniatures dura encore de nombreuses années après sa mort.
L'enthousiasme déclina cependant au XXe siècle et la collection de Walter Potter, représentant quelques 10.000 spécimens, fut finalement dispersée en 2003.

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vendredi 15 avril 2011

Cabinets de curiosités


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Coquille, élixir de pyrophosphate,
papillons pétrifiés et boule de cristal...

Un cabinet de curiosités était un lieu où étaient entreposés et exposés des objets collectionnés, avec un certain goût pour l'hétéroclisme et l'inédit. On y trouvait couramment des médailles, des antiquités, des objets d'histoire naturelle (comme des animaux empaillés, des insectes séchés, des coquillages, des squelettes, des carapaces, des herbiers, des fossiles) ou des œuvres d'art.

Apparus à la Renaissance en Europe, les cabinets de curiosités sont l'ancêtre des musées et des muséums. Ils ont joué un rôle fondamental dans l'essor de la science moderne même s'ils gardaient les traces des croyances populaires de l'époque (il n'était pas rare d'y trouver du sang de dragon séché ou des squelettes d'animaux mythiques). L'édition de catalogues qui en faisaient l'inventaire, souvent illustrés, permettaient d'en diffuser le contenu auprès des savants européens.

Le principe du cabinet de curiosités a disparu durant le XIXe siècle, remplacé par des institutions officielles et les collections privées. Celles-ci ont joué encore un grand rôle dans certaines disciplines scientifiques comme l'entomologie ou la conchyliologie.

Dans les cabinets de curiosités, les collections peuvent s'organiser en quatre catégories (nommées en latin) :
artificialia, qui regroupe les objets créés ou modifiés par l'Homme (antiquités, œuvres d'art) ;
naturalia, qui regroupe les créatures et objets naturels (avec un intérêt particulier pour les monstres) ;
exotica, qui regroupe les plantes et animaux exotiques ;
scientifica, qui regroupe les instruments scientifiques.
Source Wikipédia

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Cabinet de miniatures au crochet,
du blog
Wunderkammer de JPolka.

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Cabinet en boîte de Nader Hasan.

lundi 7 février 2011

Une affaire de goût


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Italien d'origine, Fulvio Bonavia est illustrateur de formation et a commencé sa carrière en tant que designer graphique et illustrateur d'affiches de films.
Il a étendu ses compétences au domaine de la photographie en composant des visuels saisissants avec une parfaite maîtrise de la retouche graphique, apportant sa sensibilité artistique à chacune de ses épreuves, assurant lui-même le travail de post-production, optimisation, correction, retouche, colorimétrie... afin que du début à la fin ses photographies soient imprégnées de sa vision.
En témoignent ces magnifiques représentations d'accessoires de mode, lumineuses, entre perfection de l'image et composition aussi exquise que pertinente.

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L'art culinaire prend dés lors une dimension originale et sophistiquée. De la subtilité d'un sac à main parmesan à l'élégance de ballerines aubergines, en passant par la prestance d'un bonnet choux fleur ou le raffinement d'un collier enfromagé... les aliments, élevés au rang du luxe -celui du domaine de la mode- retrouvent leurs lettres de noblesse, subtil plaidoyer contre la malbouffe.

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Ces photos sont tirées du livre Goût de luxe, qui est la version française de A Matter of taste, livre de design culinaire co-signé avec Peta Mathias, écrivain et chef cuisinier néo-zélandaise, membre du Slow food, ce mouvement fondé en Italie dans les années 80 par Carlo Petrini en réaction à l’émergence des fast-food et de la malbouffe.
Fulvio Bonavia a été consacré meilleur photographe par le magazine américain Luerzer’s Archive, et son travail a été récompensé par de nombreux prix tels que l'International Photography Award et l'Italian Art Directors Club.

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vendredi 4 février 2011

Étrange garçon

Puisque Deezer ne l'offre pas en écoute et que je ne veux pas risquer de mettre en ligne une partie de l'album A sentimental journey... contentons-nous sagement de Youtube !
Nature Boy était au départ un thème de la musique du film de Joseph Losey -Le Garçon aux cheveux verts, tourné en 1948-, un standard signé Eden Ahbez et repris par la suite par James Brown, Shirley Bassey, Nat King Cole, John Coltrane, Miles Davis, Art Pepper, Ike Quebec, Frank Sinatra, Stan Getz, Kurt Elling, Lisa Ekdahl, David Bowie... et tant d'autres.
Dans les années 40 il traversa l'Atlantique, et fut interprété entre autres par Suzy Solidor ou Lucienne Delyle...

Ici il est inteprété par Nils Landgren, tromboniste et chanteur suédois à la voix nonchalante, à peine voilée d'un soupçon de raucité envoûtante.
Avec Anders Widmark au piano, Lars Danielsson à la basse, Wolfgang Haffner aux tambours et Christian Olsson aux percussions, enregistré au festival Jazz Baltica de Salzau en 2002.


Merci à Patrick Pasques, A l'ombre du pommier, qui me fit découvrir ce musicien.
Pour reprendre ses propos, c'est calme, mais d'un calme qui masque la tempête. De l'énergie pure !

mercredi 2 février 2011

Nuages de janvier


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Ecrin d'air pur, ultimes froids de l'hiver.
Signature neigeuse aux marges de soie violine,
bise glaciale soufflant aux ailes déployées des oiseaux,
ivres et dessinant de larges paraboles sur fond d'éther.


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Dans un ciel aux couleurs de marbre cipolin,
vapeur liquide, sombres méduses éparpillées,
nuages effrangés vêtus d'encre noire,
chevelures fuligineuses naviguant follement.

(Cliquer sur les photos pour les agrandir.)

vendredi 28 janvier 2011

Sérendipité et génie hydraulique


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Crédit photo © voyage-chine.com

La sérendipité est le fait de réaliser une découverte inattendue au cours d'une recherche dirigée initialement vers un objet différent de cette découverte.
En partant des bâdgirs de Yazd en Iran et autres windcatchers (tours à vent), j'arrive à Karez en passant par Foggaras, Khettaras, Qanats, presque un abécédaire.

Un Qanat est un système d'irrigation souterrain qui permet de récolter les eaux d'infiltration, aussi appelé Foggara dans les régions du Gourara et d'Adrar, au Mzab, en Algérie, et Khettara au Maroc.
On trouve de nombreux Qanats en Iran à fleur de terre notamment à Yazd, la ville des bâdgirs.

Le Karez (ou Quarez), quant à lui, est une forme extrêmement ancienne de construction horizontale destinée à la collecte de l'eau.
Inspiré du système persan des qanats, il a été développé il y a 2000 ans pour exploiter l'eau des nappes phréatiques à Tourfan (ou Turfan), ville-oasis située dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, bordant par le nord le grand désert du Taklamakan.

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Crédit photo © Galerie de Rongpuk - Flickr

La ville est à 80 m sous le niveau de la mer et ne reçoit que 16 mm de pluie par an, c'est l'un des points les plus chauds de Chine.

Le Xingjiang possède cependant d'immense nappes phréatiques très profondes, notamment dans les montagnes proches, les monts Flamboyants, mais dont l'accès est limité, non seulement par la profondeur, mais aussi -à l'époque où les Karez furent construits- par le caractère rudimentaire des outils de forage à disposition. L'idée de localiser ces nappes et de creuser un tunnel souterrain qui amènerait l'eau jusqu'aux terres à irriguer en contrebas, plutôt que de faire remonter l'eau à la surface, était pour le moins audacieuse.
C'est à l'époque de la dynastie des Han (206 av. JC – 24 ap. JC) qu'est né ce système, complexe et ingénieux, unique en son genre.

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Crédit photo © archiv.heart-of-silkroad.de


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Crédit photo © roughandreadytours.com

Le Karez est constitué de puits verticaux creusés à l'origine tous les quatre-vingts mètres, et reliés par un canal souterrain horizontal excédant rarement 1,50 de hauteur sur 0,80 m de large, sur une longueur de 5 à 20 km.
Les galeries, qui furent creusées à la main, sont alimentées par les eaux d'infiltration, dues essentiellement à la fonte des neiges qui fait monter le niveau des nappes.
Leurs tracés souterrains ont le double avantage de ne nécessiter aucun système de pompe puisque l'eau descend sous l'effet de la pesanteur -le canal est construit en pente douce-, et de limiter considérablement les pertes dues à l'évaporation, avantage inestimable compte tenu des températures extérieures très élevées.

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Crédit photo © chinalandscapes.com

À son origine, le Karez comptait 172 000 puits pour une longueur totale estimée à plus de 5 272 km. Actuellement il n'en reste qu'environ 600 -ils totalisent plus de 1600 km de tunnels à 70 m de profondeur-, mais le système fonctionne toujours.
Ils ont été construits par les Karez-Kan, ou foreurs de puits. Leur travail était difficile et dangereux. Ils travaillaient en milieu humide, les petites galeries étaient basses et étroites et présentaient le danger de s'effondrer à chaque instant. Les Karez-Kan jouissaient ainsi d'un grand respect et de salaires élevés.

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Crédit photo © voyages-chine.com

Aujourd'hui, aucun Karez supplémentaire n'est construit mais chacun d'entre eux nécessite un entretien méticuleux. Son coût est traditionnellement réparti entre chaque habitant du village qui en profite selon la surface de champs qu'il possède.
Pour faciliter cet entretien, les Ouïghours ont construit des puits disposés tous les 20 mètres environ. Les Karez-Kan peuvent ainsi descendre pour éventuellement désengorger un canal bouché, ou remonter la terre qu'il est nécessaire d'évacuer lors des travaux annuels de maintenance.

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Crédit photo © turkbilimi.com

Ce réseau souterrain sert toujours à la population locale, il fournit de l'eau potable de très bonne qualité -les habitants bénéficient ainsi d'eau courante, chose étonnante au milieu d'une région aussi désertique-, et il continue d'irriguer, comme par le passé, les cultures de fruits installées tout au long d'une vallée verdoyante qui s'étend à l'est de la ville, au pied du massif des Tian Shan, au mépris des températures qui avoisinent les 50° en été (contre -15° en hiver).
La culture du raisin à Tourfan est vieille de 2000 ans
Les Ouïghours en produisent une centaine de variétés réputées dans toute la Chine, la plus connue étant un raisin blanc sans pépins, de forme allongée, dénommé pis de jument. Dés le mois d’août la récolte est mise à sécher dans de longues bâtisses de terre construites sur les hauteurs. Le vent chaud et sec qui entre par les trous percés dans leurs murs transforme les raisins en délicieux fruit secs.

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Crédit photo © enroutepourlasie.com


jeudi 27 janvier 2011

Mode comestible


Cliquer pour agrandir dans une nouvelle fenêtreCliquer pour agrandir dans une nouvelle fenêtre'Hunger Pains' est un projet du très talentueux photographe New Yorkais, Ted Sabarese.
Dirigé en janvier 2009 par Ami Goodheart, chorégraphe, danseuse et créatrice de costumes, ce magnifique exercice de haute-couture alimentaire a réuni quinze jeunes designers.
L’idée était de faire porter à des mannequins le repas dont ils rêvaient.
Les vêtements de cette série ont donc été entièrement conçus avec de vrais aliments, pain, pommes de terre, bananes en guise de t-shirt, pâtes et raviolis pour unique costume, jupe en morceaux de viande crue, pantalon-gauffres ...
Chaque tenue, réalisée à la main par les différents créateurs, a nécessité des heures de cuisine, de création et d'assemblage, avant de finir sous le sublime objectif de Ted Sabarese.

Cliquer pour agrandir dans une nouvelle fenêtreLa « Robe Artichaut » a été dessinée par Daniel Feld et Wesley Nault, deux jeunes designers, stars de Project Runway, une émission de télé-réalité diffusée sur Lifetime qui met en compétition des designers et des modèles.
Le mannequin a dû poser six heures d'affilée, tandis que les feuilles étaient fixées une à une !

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Robe « Pommes de terre – viande »,
créée bien avant l’apparition « steak » de Lady Gaga.

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'Hunger Pains' le film.



mercredi 26 janvier 2011

Tissu minéral


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Grès blancs ou noirs, terre d'Orriule ou porcelaine, le travail de Gaëlle Guingant-Convert relève à la fois de l'architecture et de la sculpture.
Modelage, colombin, tournage, chaque pièce résulte d'une volonté de prendre le temps, en répétant inlassablement les gestes premiers et communs d'un art séculaire.

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Dans un monde dominé par l'empressement et le mercantilisme, le choix est délibérément opposé :
copier, répéter, décortiquer, démonter, prendre la liberté de faire et refaire indéfiniment, de réinventer et d'imaginer ces microcosmes aux allures de conques ou d'enchevêtrures organiques.
De la répétition nait ce territoire étrange, entre végétal et minéral, locules de nymphes en gestation comme autant de refuges patiemment échafaudés, édicules stratifiés, sédimentés, entre art primitif et dentelle de terre elaborée par le rythme des saisons, gauffrés, estampés, plissés par le jeu d'une écriture laborieuse, lente et inlassable, tatoués au passage de la mirette ou de l'estèque, parfois incisés comme sous le coup d'une morsure ou ridés comme une peau.

Les pièces sont, soit laissées brutes et réhaussées d'un engobe ou d'un jus d'oxyde -fer, manganèse, cuivre, cobalt-, soit émaillées en procédant parfois par superpositions pour créer d'étonnants effets de matières.

Cliquer pour agrandir dans une nouvelle fenêtreCliquer puor agrandir dans une nouvelle fenêtreCliquer pour agrandir dans une nouvelle fenêtreNée en 1971 de parents artisans d'art, Gaëlle Guingant-Convert a baigné toute son enfance dans les odeurs et les bruits d'atelier.
Après un cursus universitaire et quelques cours de tournage, c'est en recherchant les sensations de son enfance que le travail de la terre lui est apparu comme une évidence.

 
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