lundi 17 août 2009

Ingénierie de bétail, ah la vache !

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Plus dure que la corne, plus brillante que l'os et plus soyeuse au toucher que l'ivoire, la GALALITHE a été une des premières matières de synthèse, au même titre que la BAKELITE, et le CELLULOÏD.
Découverte en 1889 par Adolph Spitteler et W. Kirsche à partir de la caséine du lait, elle fut stabilsée en 1889 par un chimiste français, Jean-Jacques Trillat, qui réussit à la durcir par immersion dans le formol.
Elle fut présentée à l’exposition universelle de 1900 à Paris.

C'est ainsi que ce sous-produit du lait de vache -connu sous le nom d'ERINOID au Royaume Uni- révolutionna l'industrie du bouton par sa capacité à créer des effets de structures et à imiter toutes sortes de matières, corne, écaille, ivoire, bois, etc...
On l'utilisa aussi dans les années 1930 pour la fabrication de bijoux, de stylos ou de manches de parapluie... La production mondiale à cette époque atteignait les 10.000 tonnes.
Parker le rebaptisera Ivoirine.

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Une des grandes qualités de la galalithe était due à sa porosité, ce qui en faisait une matière idéale à teindre par immersion dans des bains colorés. N'ayant pas la capacité d'être moulée, elle était fabriquée sous la forme de tubes ou de plaques de différentes épaisseurs qui étaient retravaillés manuellement.

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Sa fabrication connu un grand développement, mais l'apparition des matières plastiques issues du pétrole scella le sort de ce polymère biodégradable. Trop coûteuse, sa production s'arrêta après la Seconde Guerre mondiale.
Au XXIe siècle la galalithe reste néanmoins employée de façon artisanale pour la fabrication de petits objets, et qui sait si la fin du pétrole ne réveillera pas la belle endormie... après l'or noir, la voilà la vache à lait !

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Encyclopédie Larousse - 1921.
La caséine, qui constitue la matière première de la galalithe, doit être aussi pure que possible, et pour cela provenir d'un «petit-lait», complètement dé­pourvu de globules gras. La caséine, bien sèche, est d'abord soumise à une trituration préliminaire entre deux meules de pierre ; elle est ensuite moulue entre des meules de porcelaine, qui la réduisent en granules comparables à de la grosse semoule. La masse est humectée d'eau bouillante, puis on la laisse gonfler pendant une durée de six à douze heures. On obtient ainsi une pâte que l'on travaille pour lui donner la forme qu'aura ensuite la galalithe. On la lamine dans des laminoirs analogues à ceux employés pour la fabrication du celluloïd, puis on la comprime à haute pression sous une presse hydraulique dont les pla­teaux sont chauffés. On obtient ainsi des plaques qui sont, enfin, soumises à l'action du formol. Pour cela, on les plonge dans un bain d'une liqueur de formol, dont la masse est maintenue constamment en état d'agitation sous l'action d'une pompe. La durée de l'opération est de quinze à vingt jours.
Préparée avec de la caséine pure, la galalithe serait incolore et presque transparente. Généralement, on se propose de l'employer pour imiter des matières colorées, et pour y arriver on incorpore à la pâte, en cours de fabrication, des éléments divers lui don­nant des colorations et des aspects variés. Ces élé­ments, qui constituent la « charge» de la pâte, lui sont incorporés avant son passage sous le laminoir. Leur nature est très variée. Pour imiter l'écaille, par exemple, on mélange à la pâte des flocons de noir de fumée. Afin d'obtenir une coloration uniforme et un produit régulier, il est nécessaire qu'il n'y ait pas une trop grande différence de densité entre la pâte et le colorant.

Fut une époque où accordéons, bandonéons, concertinas, mélodéons... s'offraient des boutons en galalithe.

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