A mi-chemin entre le théatre d'objets et la sculpture, les ustensiles et autres accessoires ré-interprétés et mis en scène par le talent et le savoir-faire de Jo Lawrence évoquent les souvenirs d'enfance, autant sous leurs aspects légers que dans leur part plus sombre.
Brosses et balais brosse, théières applaties, gants ou vieilles bobines, batteurs, cuillers et jambes de poupées, tronçons de mécano, raclettes à papier peint, tamis écrasés, burettes, constituent la structure matérielle de ses personnages, tandis que l'utilisation de visages photographiques leur confère cette identité si singulière, suggérant pour chacun d'entre eux un passé et une histoire personnelle implicite.
Dans une scénologie à la fois étrange et ludique, élaborés dans un savant mélange de techniques, ils illustrent un univers singulier où tout n'est pas aussi rose qu'on voudrait le croire.
Jo Lawrence a débuté sa carrière d'illustratrice free-lance après avoir obtenu son B.A. (Bachelor of Art) en design graphique à l'université de Kingston. Elle a travaillé dans le domaine de la publicité, de l'édition et du packaging, pour des clients aussi divers qu'Olivetti, Saatchi et Saatchi, Rolls Royce ou British Gas..., illustré plusieurs livres pour enfants, des jaquettes de livres pour Serpent’s Tail et Hamlyn, et des éditoriaux pour le Sunday Times, l'Observer et des revues de créateurs.
En 2006, en résidence au National Media Museum de Bradford, elle réalise Glow, une animation qui sortira sur les écrans britanniques en novembre 2007. Ce court-métrage est dédié à l'histoire de Grace Fryer, une de ces nombreuses Radium Girls qui ont travaillé au cours des années 1920 à la Radium Dial Factory, une usine de production de cadrans lumineux située dans le New Jersey.
Ces ouvrières peignaient des cadrans d'horloge à la peinture au radium, la plupart sont décédées des suites de leur exposition au rayonnement.
En 2008 Glow a été nomminé pour les British Animation Awards, et au cours de l'année 2008 a été projeté aux festivals d'Annecy, Stuttgart, Zagreb, au Festival du film international de Melbourne et au Festival d'Animation International d'Hiroshima.
Jo Lawrence fait actuellement partie des directeurs d'animation chez Picasso Pictures.
3 commentaires:
J'adore!
C'est à la fois cocasse et très féminin:)
étrange et, comme tout ce qui est fort, d'une évidence désarmante...
univers où se confinent les ménagères et qui, à peine "libérées" par le travail salarié, sont "balayées" par le cynisme de l'exploitation... oui, bel hommage dont le sourire ne peut être que grinçant.
(ouh la la, aujourd'hui le code était compliqué...)
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