mardi 2 février 2010

Poésie métropolitaine


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«L'Enfant du métro» est une extraordinaire histoire de voyage initiatique dans le Paris souterrain, publiée en décembre 1943 par les éditions du Chêne, écrite par Madeleine Truel et illustrée par sa soeur Lucha.
Mais c'est surtout mon 'Rosebud', un livre lu et aimé passionnément dans mes très jeunes années, un presque roman de formation, perdu évidemment... et finalement retrouvé récemment par la grâce de je ne sais quel bouquiniste.

Inspirée par la poésie des stations de métro, Lucha Truel (1907 - 2000) dessina sur ce thème dès les années 1930. Illustratrice et décoratrice, née au Pérou et formée à l’école de l'affichiste Paul Colin, elle travailla également pour la presse : Femina, Harper’s Bazaar, Elle.
Le texte de sa soeur Madeleine (1904 Lima - 1945 en déportation à Stolpe), L'Enfant du métro, a parfois été considéré comme une allégorie de l'occupation, l'enfermement dans les camps et l'espoir en la libération.
Queneau disait par ailleurs de cet ouvrage qu'il lui avait donné quelques idées pour Zazie.

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Père Lachaise

Vingt-deux planches hors texte, très joliment mises en scène et finement colorées, traduisent de façon onirique chacune des stations de métro qui constituent le cheminement de l'enfant (dont on ne saura jamais le nom), seul dans ce dédale souterrain depuis sa naissance, et dont l'objectif est d'aller délivrer une touchante et douce Muette, retenue prisonnière par l'affreux géant Pelleport.
"Qu'il est laid ! Il a l'air d'un sanglier. il tient encore dans sa main une tourterelle qu'il était en train de dévorer vive quand il a senti, de loin, que son maléfice était détruit
La première épreuve consiste à traverser la chambre des députés sur la pointe des pieds, pas un ne doit se réveiller, ils en mourraient tous... !
Du père Lachaise aux diablotins de Denfert, en passant par le terrible désert Campo-Formio qu'il faut traverser malgré les énormes fourmis volantes, ou le délicieux petit Michel-Ange Molitor porte-bille, tout est prétexte à une savoureuse scénographie parfaitement surréaliste où se succèdent peurs et enchantements.

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Chambre des Députés

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Les Gobelins

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La Muette

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Combat

4 commentaires:

polline moineau a dit…

c'est plein d'esprit et les dessins ont en effet les couleurs délicates des images des vieux albums, ça donne envie de le feuilleter...

emma a dit…

tu as eu une jolie formation, et cette chambre des députés, une trouvaille !

la Mère Castor a dit…

C'est absolument charmant, je ne connaissais pas du tout cet album.

Anonyme a dit…

Chère Madame, vous parlez si bien de ce livre que je souhaite en savoir davantage. Pouvons nous discuter en privé ? Je vous laisse mon adresse et vous en dirai autant que vous le souhaitez sur mes idées ! parigramme@yahoo.fr

 
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