Mon canal de la Bruche, si proche et pourtant si loin du vacarme et des turpitudes urbaines, celui que j'emprunte par tous les temps pour aller jardiner, celui qui au nez et à la barbe des voitures s'enfonce sous le couvert des grands arbres, sureaux, aubépines et cornouillers, peupliers, fresnes têtards et platanes majestueux, et qui, bordé d'un long ruban d'asphalte mauve, abrite la gentille poule d'eau et sa progéniture, les colverts, les foulques, les grèbes, et le bruant au chant mélancolique...
Passé le tunnel piéton la route s'éloigne dans un foisonnement de fumées et d'odeurs nauséabondes, tandis qu'après avoir traversé successivement deux parcs, le chemin de halage se dessine peu à peu au beau milieu des massettes et du cerfeuil musqué, des épilobes et des linaigrettes. Et plus bas sur la rive, cresson amphibie et patience d'eau, carex, vulpin et grassette commune servent d'abris à l'avifaune où s'ébattent à grands cris la marmaille des colverts et des canards chipeaux. Parfois on apperçoit quelques fauvettes et plus rarement un vol de grues cendrées, tandis que dans le champs voisin les cigognes font leur apparition en petite bande de 4 ou 5 juste avant la saison de la grande migration.
C'est un canal de petit gabarit qui -contrairement aux canaux modernes, larges et rectilignes- est étroit et n'arrête pas de tourner dans tous les sens, et traverse forêts et villages. Il a été construit par Vauban en 1682 afin de relier les carrières royales de Soultz-les-Bains à Strasbourg d'où était extraite la pierre des Vosges destinée à la construction de la Citadelle et pour cela il fallu détourner la Bruche de son cours naturel sur plusieurs kilomètres.
A l'origine c'était un canal à vocation militaire, et comme tel, il aurait dû être construit de façon légère et détruit après l'usage pour lequel il avait été conçu. Probablement pour en prolonger l'existence vers un usage marchand plus pacifique, il a finalement été conçu de telle manière qu'il dure encore, pour notre plus grand plaisir. Il comportait onze écluses dont il ne reste que les têtes en grosse maçonnerie de grès et les bajoyers (côtés de la chambre d'écluse), il reste aussi quelques maisons d'éclusiers très pittoresques.
Les matériaux transportés et utilisés à l'époque de Vauban pour l'édification de la Citadelle étaient les blocs de grès rose, la chaux fabriquée à partir des calcaires affleurant à proximité, auxquels s'ajoutaient les briques et tuiles fabriquées depuis l'époque romaine à partir du loess dans les carrières de Hangenbieten et Achenheim, proches de Strasbourg. Le canal a encore été utilisé jusqu'en 1939 pour le transport du vin, du bois, des briques et des tuiles, et les industries installées sur son cours en ont tiré leur énergie hydraulique. Actuellement il n'est plus que touristique.
La piste cyclable qui le longe va jusqu'à Molsheim sur 22km. A Molsheim les plus courageux ont la possibilité de continuer vers Wasselonne, et les intrépides de faire le retour en triangle par le Canal de la Marne au Rhin, plus de cent kilomètres au total.
Et au jardin, lumière rasante sur un plant de 'Violine de Borée', une pomme de terre rare et bonne.
lundi 27 juillet 2009
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10 commentaires:
Merci super Minnie, je me sens un peu ridicule de ne pas avoir cliqué sur son nom une fois sur la bonne page!!!!!! (ça fatigue de passer des semaines seules avec p'tit loulou!)
N'empêche, j'ai l'impression que depuis qu'elle a sa boutique en ligne, sa marque ne correspond plus trop à ce qu'elle vendait initialement...
Merci pour tes lumières, le sujet est clos! Et si je peux être curieuse, tu fais quoi dans l'édition? (la réponse n'est pas obligatoire, c'est que si tu veux bien partager!)
Et au fait, ton petit canal est délicieux pour se déconnecter, se ressourcer... ça fait envie ce coin de verdure!
Pour le ridicule ne te bile pas, j'ai eu des p'tits Loulou et je sais comme ça fatigue les neurones.
J'ai mis un petit mot (poli) à ta fée marraine, oui j'ai osé, dans le même sens que ce que je t'ai dit. Pas de réaction apparente.
Pour le reste, j'illustre (au ralenti pour le moment) des livres pour les n'enfants, j'ose à peine le dire, ça me démangeait tellement de faire une page pour ton live en tissu, hélas je n'arrive pas à être la maîtresse du temps... ;-))
Quel joli coin! Je doute que les autoroutes construites elles aussi pour le transport et pour que puissent rouler des semi-remorques (entre autre évidemment) émeuvent autant nos descendants dans 3 siècles...
J'ai toujour aimé les chemins de halage ... Pour une vélocipédiste (?)timorée comme moi , c'est une bénédiction !
Les herbes hautes qui te chatouillent les mollets , les nuages de moucherons que tu traverses les yeux fermés ou presque , la bouche enfin close ...
Et les merveilleux papillons , et la splendeur du martin-pêcheur ...
C'est donc à vélo que tu rejoins ton jardin ?
Mais les outils ... Comment fais-tu pour les outils ??
Et la cabane , tu nous montres la cabane ???
Il y a toujours une cabane ...
Merci , Dame Minie !
J'ai l'impression d'y être ...
... Et je t'ai trouvé une bague !
Plus facile à porter que les colliers de Natalya Pinchuk ...
C'est là : http://www.missbibi.com/Product.aspx?CollectionGuid=4806057a-11bf-4c48-8772-4cbf15ccfaee&ProductSubCategoryGuid=b940c23a-b455-4f83-ab66-96324f1b4b8e&ProductCategoryGuid=5ef962c3-c3da-4611-9f76-88141a3c5ede&ProductGuid=A00F0D5C-D7FF-4511-B673-E6E174DE3C0A
J'espère que le lien va fonctionner ...
RhAaaaaah ... Crotte de bique !
ça n'a pas marché ...
Les outils sont dans la cabane fermée à clef, fracturée une fois ou deux mais bon... Vol de chaises essentiellement, les outils ils n'y ont pas touché, ce sont les clodos qui cherchent de la bière ou de l'eau de feu quand les premiers froids reviennent, j'arrive pas à leur en vouloir.
Des martins pêcheur je n'en ai malheureusement jamais vu.
Sinon je peux aussi y aller en voiture, c'est moins fun, mais de toutes façons pas en ce moment, j'ai fait le zouave et j'ai perdu tous mes points... je suis une mauvaise fille. En attendant, je suis capable de ramener des tonnes de choses sur mon dos et dans mes sacoches.
Ahhh les moucherons qu'on goûte les yeux fermés, un bonheur rare.
Je vais essayer de retrouver les photos de la petite poule d'eau qui construisit son nid au beau milieu de l'eau l'an passé, un petit édicule bourré d'herbes sèches qu'elle gardait tel un sphynx. Brave mère.
Je suis en train de retourner tout l'appartement pour trouver du rouge pour ton tagg, j'ai du framboise, du fuschia, de l'orange en magasin... le rouge le vrai c'est plus rare, bouhhh !
Le code, tu ne vas pas me croire, c'est mon prénom + or (ou sort, du verbe sortir... !?)
Oups', Dame Bas Bleu tu as posté entre temps. Mais si il marche très bien ton lien, j'ai fait un copié-collé... génial, c'est tout à fait ce qu'il me faut ! Marchi bôcou.
A ce propos j'ai vu tout à l'heure des colliers et bracelets magnifiques, dans le genre de ce que tu fais, mélange de fimo, feutrine, perles de verre, dans des couleurs... ahhhh, à tomber ! Vus dans une boutique d'antiquité, fait par une jeune nana d'ici, je ne connais pas son nom mais ça mériterait très largement un article. La boutique est trop sombre pour espérer pouvoir prendre des photos malheureusement. J'étais très tentée de proposer mes derniers bredouillis textiles, j'ai encore sévit dans la série pochons... j'ai un stock de fuschia & C° à écouler... ;-))
Jolie promenade où le plaisir des sens se mêle à celui de pouvoir nommer le monde et le faire exister. Cela vaut bien de gober quelques moucherons et d'en apprécier la saveur sucrée.
Candide fille des villes, cultive bien ton jardin...
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