mardi 9 juin 2009
Walton Ford ou le goût de l'étrange
Les aquarelles de Walton Ford pourraient passer pour l'oeuvre d'un de ces fameux peintres animaliers ou naturalistes voyageurs du XVIIIème, or il n'en est rien puisqu'il est né... en 1960, à New York.
Très jeune il se passione pour les animaux, et après des études cinématographiques il entame une carrière d'aquarelliste.
Mais plutôt que de se contenter d'une simple représentation descriptive avec ce réalisme brillant et rassurant qui le rapproche sans conteste du style d'Audubon, de John Gould, ou même d'Aloys Zötl, il ajoute à son bestiaire sauvage des détails qui donnent au contenu une atmosphère d'inquiétante étrangeté, quelque peu dérangeante et parfois à la limite du sordide, empreinte d'élans mortifères, où se profile souvent l'imminence de dangers... Une dinde piétinant un petit oiseau, un vol de pigeons enragés s'acharnant sur une branche d'arbre, un paon dont la queue prend feu et sur le dos duquel des corbeaux attendent probablement l'heure du festin, un tigre attaqué par des abeilles...
Le tout forme une alchimie singulière, vibrante d'intensité, mélange inattendu de cruauté et de beauté sauvage dans une sorte de fatalité imperturbable, transportant ainsi le spectateur halluciné dans un monde de rêves et de cauchemars avec une candeur qui ferait douter par moment de sa propre perception et des intentions de l'artiste.
Ses peintures sont peuplées de buffles, de lions, de singes, de serpents et de toutes sortes de bêtes sauvages, mais il semblerait que Ford soit plus particulièrement attiré par les oiseaux et la primitivité reptilienne.
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1 commentaire:
Ohhhhhh! Tout ce que j'aime: admirable dans le dessin, les couleurs, la composition et décalé. Avec en plus une patine troublante qui donne à ces aquarelles un surplus de vie. Ancienne habituée des gravures anciennes d'histoire naturelle, je me suis fais eu au 1er coup d'oeil!
Imabes est mon code, pas mal!
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