Et qu'on ne me dise pas que le métier d'illustrateur est un métier facile, comme si travailler chez soi rendait les choses plus simples !
Essayez de préparer une blanquette tout en réfléchissant à la mise en couleurs des aventures de "Jojo et Paco" ou "L'enfant du métro", ou passez le balai d'une main tout en griffonant de l'autre et à la hâte quelques idées propres à illustrer les aventures de Tipo le singe et Bamouto l'éléphant !
Et surtout, prenez garde à rester attentifs à vos chères petites têtes blondes (chez moi elles sont plutôt brunes) alors que l'ombre noire des délais imperturbables plane sur vous à la manière d'une épée de Damoclès !!
Les images sont parfois un peu passées de mode, mais j'imagine, ou plutôt je sais, le temps et la patience qu'il faut pour les mettre au monde.
Alors pour le plaisir des yeux et en hommage à leur talent, voici une toute petite revue de poche (la mienne), de celles qui -sans doute- ont bercé notre enfance et l'enfance de nos enfants, mais parfois aussi celle de nos parents... et probablement celle de nos grand-parents.
Et pour moi l'occasion de dire combien j'aime les illustratrices et illustrateurs anglais, ceux d'hier comme ceux d'aujourd'hui.
Arthur Rackham, Edmond Dulac, Winsor McCay, William Heath Robinson, John Rowe et tant d'autres... ?
Loin de moi l'idée de les renier, c'est juste une autre histoire, chaque chose en son temps ! Mais rien n'empêche d'aller faire un tour ICI ou LÀ en attendant.
et son "Pierre Lapin"
Barbara Firth
"Cochon dans la mare"...
avec "Entrez dans la danse", ou l'histoire d'une famille
qui danse le manbo des petits loupiots !
8 commentaires:
Tu chatouilles là des sujets que je connais bien!
l'illustration,
la précarité de ce métier,
et l'art de jongler entre ce métier et l"élevage" d'enfants
- "même si" je suis un homme,
je connais ça de très très près. -.
Il me semble qu'il y a deux temps dans l'illustration anglaise :
un temps où ce sont des femmes au foyer,
sans soucis matériel du lendemain qui illustrent les livres,
bref qui font cela comme un hobby, pour qui se sont des nurses et des femmes de chambres qui s'occupent des mômes et de la maison.
De même il n'y avait pas la même pression du marché de l'édition, les mêmes délais à tenir,
et le même stress généré.
Enfin c'est l'époque de la non-concurrence,
où il n'y avait que quelques dizaine d'illustrateurs "en lice".
Puis un deuxième temps,
celui de la "femme" libérée,
qui bosse,
qui produit à égalité avec ses confrères masculins,
qui met ses mômes à la crèches, etc...
L'époque de Jeram que j'aime beaucoup aussi,
ou de la super star Lucy Cousins, dont tu ne parles pas,
mais qui a fait de somptueuses choses.
Tu fais de l'illustration aussi?
Oui, c'est mon métier depuis longtemps, c'est pour ça que j'en parle... d'autant que j'ai connu les deux périodes, celle où on n'était pas nombreux et où ça marchait du feu de dieu, et celle où on étaient censées être des femme libéréres mais où les éditeurs s'étonnaient d'avoir à nous payer comme si ça nous était nécessaire pour vivre... je suis sérieuse, on vient encore de me faire le coup ! ("Mais vous avez vraiment besoin de ça pour vivre ??" ..."Bé non cher monsieur, c'est juste pour épater la galerie...")
Bref ça n'est pas facile !!
Heuuu tu crois vraiment que les illustratrices anglaises avaient des femmes de chambre... toutes ?
J'ai un doute !
Pour Anita Jeram je penche pour un 'non', mais aussi pour les autres...
Ahhh Lucy Cousins et sa Mimi...
Mais elle est loin des "graphistes" anglais dont je parle, avec l'héritage de Rackham (par exemple), avec cette façon si particulière de dessiner les arbres, ou plutôt la forêt, celle (paraît-il) inspirée de Dürer ! Si si, en personne !
Alors Sally Hobson et 'Millie', et/ou 'Poucet le poussin'... c'est dans la même lignée (que Lucy Cousins).
Et puis les français pourquoi pas, avec celle qui a fait Didi Bonbon... ah non !! Olga Lecaye elle est pas française d'origine, et en plus c'est la môman à Grégoire Solotareff mais bon... on le répètera à personne! ;-)
PS: j'ai bien dit "Petite revue de poche" !!
(...Si tu savais tous ceux que je vénère !)
Ah tiens!
le monde est petit!
Pour les femmes de chambre et tout,
je pensais surtout à Beatrix Potter dont Wikipedia nous apprend qu' "à sa mort, le 22 décembre 1943, elle laisse au National Trust 14 fermes, 4 000 acres (16 km²) de terre, ses troupeaux de moutons Herdwick et, bien sûr, ses lapins".
Et pas grâce à l'illustration,
je te prie bien de le croire!
Jeram, c'est l'autre génération, justement, la nôtre, ou à peu près.
Et oui, il y a des tas d'illustratrice française épatantes!
Je pensais, plus jeune que Olga Lecaye, à Nathalie Diéterlé, que je connais un peu.
Et Rebecca Dautremer qui crève les plafonds du box office... !
Et chez les "grands d'avant", Nicole Claveloux, Anne Bozelec, Kelek, enfin toutes celles de l'époque Ruy vidal, et Binette Shroeder avec son génial 'Ratatatam' (une autre sorte de train des nuages !).
La liste est longue, tellement loooongue qu'il devient de plus en plus difficile de se faire une place. ;-)
Adorable petit florilège... Merci Minie !
A propos de féminisme ( et là , j'aimerais comprendre pourquoi il est soudain devenu honteux d'être ou d'être restée féministe ... ) j'ai découvert Nicole Claveloux dans Ah Nana et Métal Hurlant !
C'est d'ailleurs la seule que je connaisse parmi toutes celles que tu as citées ...
J'espère qu'un jour tu nous feras le grand plaisir de nous montrer ce qui sort de l'or de tes doigts !!
Illustratrice ...
Comme je t'envie !!
Non, non, non, il n'y a rien de honteux à être féministe, mais ce n'est pas mon combat, j'aime trop les hommes pour vouloir les cataloguer comme elles le font.
(Et non, je suis pas nympho, et non ça n'a rien de honteux d'être nympho, lol !)
Ce que je dénonçais c'est un fait de société plus qu'autre chose, quand on me réduit à la condition de mère/femme au foyer, le mal peut venir autant des femmes que des hommes, je pense que c'est surtout une question de génération.
Et puis comme il est souligné plus haut, ça en arrange plus d'un/une dans l'édition, même si ça commence à s'estomper.
Pour ce qui sort de mes petits doigts, tu es passée à côté sans le voir... G comme ! ;-))
Fan de mangas quand j'étais petite (pour avoir vécu au coeur de son industrie), je me souviens comme j'aimais par-dessus tout ce type d'illustrations car il me faisait rê-ver!!! Emotion que les mangas ne me procuraient pas, eux.
Merci pour ce billet!
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